
LE KARATÉ – HISTORIQUE
Lorsque l’on pratique le karaté, ou
tout autre sport, arrive un moment ou l’on s’interroge sur l’origine de
cette discipline. Plus qu’un sport le karaté est une façon de vivre, un
état d’esprit, une philosophie. C’est pour cette raison qu’il est plus
juste de parler de discipline sportive plutôt que de sport.
« La voie de la main
vide ». Ainsi peut-on traduire le terme de karaté.
 
Le karaté est originaire de l’île d’Okinawa
située à la pointe la plus australe de l’archipel japonais.

C’est au XV ème Siècle que l’île
d’Okinawa passe sous la domination chinoise. L’une des premières
mesures prise par l’occupant est l’interdiction du port des armes,
tradition séculaire de l’archipel. Dès lors se développe très
rapidement l’art du combat à main nue. Au XVII ème Siècles, les japonais
reprennent l’île au chinois. L’enseignement du combat à main nue qui ne
porte pas encore le nom de karaté se fait oralement et reste pratiqué sous
plusieurs formes principalement dans l’île d’Okinawa.
Il faudra alors attendre le XX ème
Siècle pour que cette discipline s’importe sur l’ensemble de l’archipel.
C’est en 1922 que GICHIN FUNAKOSHI
importe le Karaté au Japon. Né en 1869, il s’initie aux arts d’Okinawa
constitués alors d’un enseignement très rigoureux basé sur la répétitions
de mouvements. L’art du combat à main libre est déjà codifié sous la forme
de KATA. En 1938, Gichin FUNAKOSHI fonde sa propre école, le SHOTOKAN.

Gichin FUNAKOSHI(Cliché
datant des années 20)
Plusieurs spécialiste
okinawaiens migrent ensuite au Japon pour y enseigner leur style.
C’est en 1934 qu’est créée la première
école d’origine purement japonaise par Hironori Ot Suka, il s’agit du
WADO-RYU.

Hironori OTSUKA
(1892 – 1982)
Hironori OTSUKA a commencé à étudier
dès l’age de 5 ans, les arts martiaux sous l’influence de l’oncle de sa
mère, Chojiro IBASHI ancien samouraï. A 13 ans, il débute l’apprentissage
du Shindo Yoshinryu Jujitsu, ancêtre du judo actuel et s’entraîne
également au sabre. L’enseignement martial était principalement constitué
à cette époque de techniques de saisies. C’est en 1911, lors de son entrée
à l’université de WASEDA pour y suivre des études d’administration qu’il
étudie le Toshin-Kenpo, plus spécialisé dans les frappes. et ce, toujours
en pratiquant le Shindo Yoshinryu Jujitsu.
En 1913, le décès de son père,
le Dr Tkujiro OTSUKA le force à arrêter ses études et à commencer à
travailler comme employé de banque. Il continue néanmoins à pratiquer le
jujitsu à l’école Yoshin-Ryu de Maître Kanaya KYOSHI. En 1920, il
reçoit le diplôme de cette école.
C’est à 29 ans, qu’il succède à son
maître en obtenant le plus haut grade de son école et en recevant le titre
de Menkyo-Kaiden.
C’est en 1922, alors qu’il est 5 ème Dan de judo qu’Hironori OTSUKA
rencontre Gichin FUNAKOSHI, récemment arrivé d’Okinawa, et ce, par
l’intermédiaire de son maître Kano.
En 1929, Tout en restant
sous la direction de FUNAKOSHI, Hironori OTSUKA ouvre sa propre école de
Karaté à Tokyo. Il parfait sa connaissance du Karaté en comparant par
l’apprentissage, l’apport d’autres styles comme le Shito-Ryu et le
Naha-Te.
Très vite, des divergences
de vues ternissent les rapports entre les deux Senseï . OTSUKA est accusé
par FUNAKOSHI de dénaturer le Karaté en y apportant trop de modifications.
Ces modifications sont principalement axées sur les techniques de combat.
L’apport du Jujitsu permet aux karatékas de pratiquer le combat libre avec
moins de risques que le Karaté Shotokan qui lui est basé sur des
techniques de combat dîtes mortelles.
L’application des
techniques de Karaté dans les exercices de combat est interdit dans la
pratique du Karaté enseigné par Gichin FUNAKOSHI.
C’est ainsi
que naîtra de cette divergence le Karaté WADO-RYU dont on peut considérer
Hironori OTSUKA comme le fondateur. Il est à noter qu’après plusieurs
autres rencontres et travail d’amélioration des Katas, de
changement de nom, ce n’est qu’en 1938 que ce style prend définitivement
le nom de WADO-RYU
En 1940, OTSUKA SENSEÏ enregistre au
Budoku-kai de Kyoto le WADO-RYU qui devient officiellement l’un des quatre
style majeurs du Karaté que sont : Le SHOTOKAN, le SHITO-RYU, le
GOJU-RYU et le WADO-RYU.
LE KARATE EN
FRANCE :
C’est à la fin de la seconde guerre mondiale que le
Karaté prit un nouvel essor au Japon. Les règles de combat (Kumite) sont
instituées. Ils constitueront les bases du Karaté moderne.
Vers 1948, le mot KARATÉ fait sont apparition Europe
et par voie de conséquence en France. Les premiers maîtres Japonais sont
invités par les différentes fédérations de sports de combat européen. A
cette époque il s’agit surtout de la boxe. C’est dans le cadre de le
première fédération de Karaté et de boxe libre que sont formés en France
le premiers professeurs de cette nouvelle discipline.
En 1960, la fédération française de Karaté et de boxe
libre entra au sein de la fédération française de Judo et disciplines
associées.
En 1964 le ministre Japonais de l’éducation crée la
« Ail Japan Karaté-Do association ». Parallèlement les dirigeants des
fédérations européennes créent l’U.E.K, (l’Union européenne de Karaté).
Malgré des rivalités, des scissions et des créations
d’organismes rivaux dans de nombreux pays, l’uniformisation des
fédérations est en route.
C’est à cette période que l’Union Française de Karaté
voit le jour et c’est en 1975 qu’est créée la Fédération Française
de Karaté et Arts Martiaux Affinitaires soit
la FFKAMA. Cette dernière est rattachée au ministère de la jeunesse
et des sports.
Dès 1976, les premiers brevets et diplômes d’état
sont mis en place ainsi qu’une école des cadres. Progressivement la
fédération est déconcentrée au sein des ligues.
Texte écrit par Laurent FECAMP membre du Karaté Club
Estienne ceinture 1er Kyu (Marron)
|